Face à un boom de la photo argentique, Kodak suspend sa production en novembre 2024 pour moderniser son usine de Rochester, anticipant une demande mondiale croissante.
Face à un regain d’intérêt inattendu pour la photographie argentique, Kodak a annoncé une pause temporaire de sa production en novembre 2024. L’objectif ? Moderniser ses installations historiques de Rochester, dans l’État de New York, pour mieux répondre à une demande mondiale en pleine expansion.
Pendant plusieurs décennies, la montée en puissance de la photographie numérique semblait avoir relégué l’argentique au second plan. Cependant, l’argentique connaît aujourd’hui un véritable renouveau, grace aux photographes amateurs et professionnels à la recherche d’une esthétique unique et d’une expérience plus authentique. Les pellicules séduisent également les nouvelles générations, sensibles à leur rendu si particulier et à leur approche plus réfléchie de la prise de vue.
Une étape stratégique pour pérenniser la production
Le PDG de Kodak Jim Continenza a expliqué que cette modernisation est essentielle pour assurer la pérennité de la production de pellicules, tant pour la photographie que pour le cinéma. Afin de limiter l’impact de cet arrêt temporaire, la société a anticipé les besoins du marché en augmentant ses stocks au préalable. Ces travaux s’inscrivent dans une stratégie à long terme visant à consolider la position de Kodak comme leader mondial sur ce marché en pleine renaissance.
Depuis plusieurs années, la demande pour les pellicules a connu une progression constante. Entre 2015 et 2019, Kodak avait déjà doublé sa production. Avec ces nouvelles améliorations, l’entreprise espère accroître encore ses capacités et répondre aux attentes des amateurs et professionnels qui plébiscitent cette technologie.

Une tendance soutenue par le cinéma et les jeunes générations
Le retour de l’argentique dépasse largement le cadre de la photographie. Des cinéastes renommés comme Christopher Nolan ont choisi les pellicules pour leurs œuvres récentes, contribuant à mettre en lumière la richesse visuelle de cette technique. En parallèle, les jeunes générations redécouvrent le charme du grain, des couleurs et de la texture propres aux images argentiques, qui contrastent avec la perfection souvent jugée trop froide des rendus numériques.
Kodak mise sur cette convergence entre nostalgie et innovation pour affirmer sa place dans un marché en pleine mutation. Alors que le numérique domine encore largement, la pellicule confirme son potentiel en tant qu’alternative durable et créative pour les années à venir